G2013 Tempête

Le tempête vue par les Anglais restés au chaud à Constable Pynt

Le matin du 19 mars, le vent se met à souffler très fort. Nous sommes réveillé, Erwan et moi par la tente qui plie sous les rafales.

Nous entendons des cris à l’extérieur : la tente d’Alain et d’Yves vient d’être arrachée par le vent.

Nous sortons pour empêcher leur tente de s’arracher complètement.

La tente mess est pliée en deux, Sébastien et Antoine parviennent à la redresser.

Nous soulageons à la hâte les arceaux de la tente mess et des deux VE25 restantes avec des suspentes puis nous renforçons le mur de neige au vent de notre tente.

Un deuxième mur de neige est construit sur la partie non protégée de la tente mess et un mur est construit pour la deuxième VE25.

Le vent souffle fort mais on peut encore travailler dehors malgré les rafales qui nous déséquilibrent.

Heureusement, les températures se sont réchauffées (environ -10°C) rendant les opérations moins inconfortables. La visibilité est de plus en plus réduite à cause de la neige transportée.

Le vent forcit de plus en pus, visibilité quasiment nulle. La tente mess ploie sous l’effet des fortes rafales. Nous nous relayons pour contrer les bourrasques en soutenant les arceaux depuis l’intérieur de la tente.

Dans l’après-midi, la congère formée sous le vent du mur de la VE25 de Sébastien et Antoine écrase la tente qui explose littéralement ! La congère gagne également sur notre VE25. La tente mess reste notre seul abri.

Nous rapatrions l’essentiel du matériel (duvet etc.) des tentes affaissées et nous nous préparons à passer la nuit dans la tente mess. Le soutien des arceaux demande le relai de trois hommes ce qui est rapidement fatigant ! Nous avons l’idée d’utiliser les pulkas pour étayer la tente. Les brancards en aluminium sont utilisés comme contrefort plantés dans la neige.

Ambiance !!!

La situation est sous contrôle : la tente tient malgré de forte rafales grâce aux suspentes, aux murs de neige, aux pulkas et aux renforts des occupants de la tente pendant les plus fortes rafales. Les réchauds fonctionnent et nous prenons le temps de nous alimenter. La température est supportable et nous avons duvets et vêtements chauds. Il ne reste plus qu’à patienter...

Au petit matin (20 mars), ça souffle toujours aussi fort. Sébastien appel avec le téléphone satellite pour avoir la dernière météo : ça devrait se calmer vers 15 heures (vent prévu 15 m/s).

A son tour notre VE25 est écrasée par la congère formée en aval du mur de neige.

Le vent est très turbulent mais heureusement, il souffle toujours pratiquement de la même direction. De temps en temps, il y a des accalmies presque totales. On entend alors au loin le vent qui souffle sur les crêtes. Ces accalmies sont toujours suivies de très violentes rafales. Une fois que l’on a compris, cela permet d’anticiper et de ce préparer à soutenir les arceaux de la tente.

La journée se passe dans l’attente d’un accalmie qui ne vient pas (voir le déroulé heures par heures des vents NOAA relevé à notre position en bas de page).

Petite anecdote : il nous faut sortir pour effectuer nos «besoins naturels». Une véritable épreuve : certains s’y reprennent à plusieurs fois :-D Durée moyenne des sorties 2 min ! A chaque retour, on retrouve des bonhomme de neige avec le visage gelé par de la neige collante.

Nous nous préparons à passer une deuxième nuit dans la tente mess, le vent souffle toujours aussi fort.

On s’organise «un peu» mieux en s’empilant à 6 dans la fosse à froid !

Au petit matin du 21 mars, le vent faiblit enfin et nous pouvons sortir constater les dégâts :

On s’installe comme on peut pour passer la nuit... :-D

Il nous faudra plusieurs heures pour pelleter la neige (1m50 par endroit), récupérer pulka, bâtons, skis et tentes.

Résultat des courses : 1 VE détruite, 1 très abimée et 1 récupérable.

Décisions de rentrer directement (4 jours de marche de Constable) compte-tenu de l’état du matériel.

Une vidéo de 6 min 30 s qui relate l’essentiel...